Comme tous les soirs tu t’agites, tu cours pour lui échapper, tu cours aussi vite que tu peux, aussi loin que tu peux. Tu es hors d’haleine, tu sens l’air qui s’échappe de tes poumons sans jamais revenir. Tu revois son visage, son sourire satisfait qui veut dire tout simplement que tu vas regretter de t’être barrée. Tu sens ses mains autour de tes poignets, son souffle sur ton visage et les larmes qui peuvent à peu te montent aux yeux. Tu cris. Un fois. Deux fois. Mais personne ne semble t’entendre. Pourquoi ? Tu hurle de nouveau, aussi fort que tu peux mais vous êtes seuls. Toi et lui. Son sourire cruel sur le visage, ses yeux terrifiant. Tu sens des mains sur tes épaules, un contact chaud dans cet univers glacé une voix, une seule qui t’appelle. Tu sursautes et tu hurles. Je t’en supplie laisse moi ! Mais c’est le visage inquiet de Floyd qui apparait quand tu ouvres les yeux. Ses deux yeux bleus où tu lis l’inquiétude. Tu réalises que tout ça n’était qu’un rêve et qu’encore une fois tu as hurlé et que comme toutes les nuits il est venu te sauver. Comme il l’avait fait lors de votre première rencontre. Mais quand tu réalises que ses mains posées sur tes épaules comme toujours tu t’éloignes dans un bond. Une peur idiote, un souvenir horrible. La prostitution t’empêche à présent tout contact avec un quelqu’un et encore plus quand c’est un homme, tu ne supportes plus qu’on t’effleure. Bien entendu il ne se vexe pas, il a apprit depuis longtemps que les contacts corporel et toi ça ne marchait pas, que tu ne supportais pas qu’on te touche, même lui. Même si il est le héro à qui tu dois la liberté, la vie également certainement. Car s’il ne t’avait pas tué sur le coup tu aurais fini par crever ou tu abréger toi-même ton existence pitoyable. Tu le fixes un moment, tu sais ce qu’il  attend, que tu lui parles. Que tu lui dises que tout va bien. Comment lui dire ? Floyd sait rien de ton passé, il sait juste que tu a galérer, que ce mec ne te voulais pas du bien mais il ne sait pas qui il est. Il était revenu, Il souriait ravis de pouvoir se venger. Tu frissonne et tu lâches un sanglot dans le silence, Floyd ne dit rien, il te regarde. Tu es recroquevillée sur toi-même comme si il allait t’agresser. Seulement après ce cauchemar qui réveille toutes tes vieilles peurs tu ne sais pas comment accepter qu’un homme te touche. Même pour te consoler. Tu te demandes même parfois si t’arriveras à avoir une relation physique avec quelqu’un.
Progressivement tu te détends, tu quittes ta position de protection et allonges tes jambes sur la couette. Ton souffle récupère un rythme régulier en même temps que ton cœur. Tu regardes Floyd dans les yeux, ses grands yeux bleus où tu te perds à chaque fois. Où tu t’es perdue plus d’une fois. La première fois que tu les as vus tu as su que tu serais en sécurité avec lui. Quand tu as sentis sa main autour de la tiennes tu as sentis de la chaleur, de la vie. Ça t’as parut si rassurant. Tu te décales sur le côté l’invitant à s’asseoir à côté de toi et tu poses ta main sur la sienne. C’est le seul contact que tu acceptes encore, mais seulement de lui. Je ne t’ai jamais remercié ce soir là. Bien sure tu sais que ce n’est pas la peine de préciser de quel soir tu parles. Il le sait.