une fois encore, je me retrouvais à marcher seul, dehors. la nuit tombait, au loin, le soleil se couchait à l'horizon, se reflétant encore sur l'océan. quelques surfeurs sortaient de l'eau, tandis que certains allaient profiter de sa fraîcheur. il était 21h passées, et ce soir, j'avais été invité à passer la soirée chez un collègue, un mec sympa qui connaissait pas mal de monde dans le quartier. j'allais arriver aux portes de son immeuble, bordé par la plage, quand j'aperçut un garçon, à peine plus âgé que moi, sur un banc. il semblait triste, perdu dans ses pensées. le gentil sociable qui était en moi se réveilla, et j'allais vers lui, décidé à ne pas le laisser tranquille. "Hé mec, qu'est-ce que tu fais tout seul sur ce banc? C'est pas bon de rester tout seul là, à cette heure-ci!"

Encore une journée où je n'ai pas réussi à ignorer cette femme. C'est assez pathétique, quand on sait que ça fait plusieurs  années qu'elle m'a quitté. En tout cas, alors que ma journée se finissait, je m'étais assit sur un banc pour dresser le bilan. Il fut assez rapide à faire : aucun changement, que ça soit dans mon humeur ou quoi que ce soit d'autre. Je n'avais pas envie de rentrer chez moi, surtout que je savais que j'allais devoir écouter la journée de ma coloc et ça, je n'en avais pas vraiment envie, pas du tout même... J'étais encore dans mes pensées quand un homme m'adressa la parole. En redressant la tête, je me rendis compte que je ne le connaissais même pas. Je suis un grand garçon, j'ai pas de couvre feu. J'ai haussé les épaules, regardant l'océan au loin. Et je pourrais te retourner la question.

il me répondit d'un ton qui se voulait agressif, mais je suis sûre qu'au fond, il n'attendait que ça. qu'on vienne l'aider, le soutenir, le sortir d'une mauvaise passe. comme un appel au secours. j'allais faire demi-tour, aller à ma soirée, puis je changeai d'avis quand il me sortit un et je pourrais te retourner la question, brut. je souris et retourna vers lui, m'asseyant à ses côtés. « Moi? Je m'apprêtais à aller à une soirée, là, juste ici. Et j'ai vu un mec seul, qui, comme tous les mecs de notre âge un samedi soir, devrait s'amuser. Tu vois c'que je veux dire? » puis, voyant qu'il ne réagissait pas beaucoup plus, et avec mon audace et mon culot légendaires, je lui demandai, en reprenant mon sérieux: « Bon, tu vas m'expliquer ce qui va pas, et après, je vais t'emmener passer une excellente soirée. »

Je ne sais pas si il avait bien comprit le sens de ma question... Ce n'en était pas une d'ailleurs ! Tout ce que je voulais, c'est qu'il comprenne que sa question n'avait pas de sens, et qu'il retourne de là où il était venu. Mais non, il me raconte qu'il m'a aperçu avant d'aller à une soirée. Pourquoi est-ce qu'il avait prit la peine de s'arrêter alors ? Je ne pense pas que je l'aurai fait. Pas maintenant, en tout cas. Mais il n'avait pas tort pour l'histoire de l'âge.. Je suis peut-être l'exception qui confirme la règle. Et il prend place à côté de moi, me demandant de lui raconter. Je reste silencieux. Hors de question ! Et puis quoi encore ? Mais il ne bouge pas, et lorsque je jette un coup d'oeil vers lui, il n'a pas bougé, apparemment déterminé à attendre une réponse. Alors je soupire, et balance une petite information. Je vis mal une rupture, content ? Mes mains cherchent frénétiquement dans mes poches. Où est mon paquet de clopes déjà ?

vu son regard, je devais sérieusement l'agacer. je restais là, à ses côtés, comme un idiot, alors que je devrais être en haut à m'amuser avec les autres. il me répondit froidement encore une fois, ce à quoi j'essayais d'ajouter un peu de légèreté
, sans me rendre compte de ce que je racontais. « Oh, tu sais, les ruptures, ça fait partie de la vie. C'est comme ça, t'en auras d'autres. » et je me rendis compte très rapidement de ce que je venais de dire. je m'empressai d'ajouter, pour me rattraper « Désolé, c'est pas ce que je voulais dire... » je sais très bien moi-même que ce genre de douleur peut faire très mal. le voyant trifouiller dans ses poches, je lui tendis une cigarette. « Bon, je vais pas t'embêter. Je suis juste sensible aux gens qui sont tout seuls, j'y peux rien... Si jamais ça te dit, on est au deuxième étage, appartement 23. Tu sonnes, et tu demandes Noah. »

J'en aurais d'autre ? Si c'était pour dire n'importe quoi, il pouvait se taire, ça serait mieux... J'ai froncé les sourcils, bien que mes yeux soient remplis plus de tristesse que de rage. Il sembla le voir, vu qu'il s'est tout de suite rattrapé. Mais je savais que c'était ce qu'il voulait dire. Et puis, ça serait certainement vrai, mais je voulais simplement ne pas y penser. Il me tendit une cigarette, et je l'ai attrapé, prenant le briquet dans ma poche pour l'allumer. 'rci... Après avoir tiré longuement dessus, j'ai écouté sa dernière phrase. Il allait partir ? Tant mieux ! Ok, bonne soirée. J'ai attendu qu'il parte, essayant de ne pas me retourner vers lui. Après avoir fini ma clope, j'ai attendu un peu, avant de me retourner. Le 23, c'est ça ? Je ne savais pas encore pourquoi, mais je voulais m'y rendre. Juste... pour voir ? Alors j'ai marché jusqu'au 23, frappant deux fois, et demandant Noah. Et à peine fait, je regrettais déjà.

sur ces mots, je montais alors à l'appartement de mon ami. j'avais bien fait de ne pas le forcer, je n'aurais pas aimé que quelqu'un me le fasse. j'avais déjà été un peu insistant avec lui, le pauvre, je m'en voulais. j'avais toujours eu cette faiblesse avec les gens seuls, tristes et perdus. quoiqu'il en soit, j'allais maintenant passer une bonne soirée. un collègue m'ouvrit la porte, et déjà, je sentais que l'ambiance était bonne. musique électronique, une bonne quinzaine de personnes, des cocktails, une vraie soirée comme je les aime. puis, à peine avais-je eu le temps de m'allumer une cigarette que la sonnette retentit. je ne dis rien, mais je me doutais de l'identité de la personne derrière la porte. noah, c'est pour toi! sourire ravi aux lèvres, j'y allais. mon inconnu était là, gêné. « J'en étais sûr. Allez, entre, je te sers un verre? »

Je ne savais pas trop quoi faire. Le mec à la porte est parti chercher ce "Noah" et moi, je reste immobile, au pas de la porte. Il semble que tout le monde s'amuse, et ça me donne presque la nausée. Du coup, je finis rapidement ma cigarette, la jetant dans la rue avant d'entendre la voix de Noah, me tournant vers lui. Ouais... Un truc fort, je sens que je vais en avoir besoin. Je suis entré, le suivant comme son ombre. J'étais déjà allé à des soirées, mais étrangement, je me sentais comme... puceau. Je ne savais pas quoi faire, pas quoi dire... Une fois le verre en main, j'ai regardé Noah, le remerciant du regard, et me présentant. Dionysos. Et c'est là où je me suis dit que je portais super mal mon prénom. Dionysos est pas supposé être le Dieu de la fête, ou quelque chose du genre ?

je lui servais un verre, quelque chose de bien corsé comme il le voulait, puis me servit à mon tour. nous nous asseyions à une table, un peu en retrait du brouhaha, histoire de s'entendre parler. il se présenta. Dionysos, de la mythologie grecque, dieu du vin et de tous les excès. « Enchanté. Noah, comme tu le sais. » nous nous serons la main, pour, en quelque sorte, officialiser la rencontre. « Excuse-moi pour tout à l'heure, j'ai été trop indiscret. » je regardais autour de moi, l'ambiance était de plus en plus folle, ce qui me fit sourire. « Alors, tu travailles dans le coin? »

Une fois mon verre dans la main, c'était très tentant de le boire d'un seul coup. Et puis, il était clair que j'allais devoir me détendre un peu pour vraiment ne pas craquer à cette soirée, et pourrir l'ambiance. Parce que c'est de ça dont j'avais un peu peur. Noah se présente, même si c'est inutile, mais je lui sers quand même la main, juste... pour la forme. Ouais, mais c'est pas grave. Etre indiscret est pas un crime. Je bois une gorgée avant de répondre à sa question. Je travaille à SeaWorld, donc on peut dire que oui.. Et toi, tu bosses dans quoi ? Hey, au moins j'avais posé une question, c'était déjà ça ! Mais rapidement, je me suis rendu compte que mon verre était vide. Déjà ? Sans que je ne m'en rende compte ? Haussant les épaules, j'ai attrapé un verre qui traînait sur la table. Tant pis pour son propriétaire. Au fait, c'est pas gênant que tu m'aies fait m'incruster ?

il me rendit ma poignée de main, sans grande forme d'intérêt, tant pis. il travaille donc dans le coin, et me retourna la question. «Moi, je travaille au magasin de musique, au grand centre commercial. C'est juste un petit job pour le moment, je ne suis ici que depuis 6 mois, mais ça m'aide pas mal. » voyant son verre vide, il en prit un autre, plein, sur la table, ce qui me fit rire. je pris la bouteille et nous resservit donc. il me demanda si le fait que je l'aie incrusté ne soit pas gênant. « Oh, non, t'en fais pas. Mon pote est super cool, et vu ce qu'il a bu, je suis sûr qu'il s'en est même pas rendu compte! » je lui fis un clin d’œil, et engloutit ma boisson en 4 secondes. je nous resservis une fois encore, ça y est, je commençais à être dans l'ambiance. « ça bouge pas mal dans ce quartier, tu fais souvent des soirées comme ça? »

Travailler avec les animaux a toujours été mon rêve, et cela depuis que j'étais parti plonger avec un club de vacances. Je n'avais que ma tenue, mes palmes et surtout... mon tuba. Lorsque j'ai vu tous les poissons autour de moi, je l'ai serré entre mes dents, tout en douceur quand même, pour ne pas l'abimer. D'ailleurs, je lui dois la vie, je n'aurai jamais pu respirer sous l'eau sans lui... Sans lui, je ne serai pas l'homme que je suis aujourd'hui. Je serai mort, d'ailleurs. Bref, rien à voir, Noah travaille dans la musique. C'est pas mal non plus ! Il n'était là que depuis six mois, peut-être que c'est pour ça que je ne le connais pas. Je ris u peu en l'entendant parler de son pote. ça, c'est à cause de l'alcool, je ne ris plus normalement. Du moins, c'est très difficile. Je bois le verre fraîchement servi, tout en lui répondant. La dernière fête ou je suis allé, ça devait être... quand j'étais ado ? Genre dix huit ans ? Tu as l'habitude de ces soirées toi ? Changement de musique. Et ma tête bouge, dans le rythme.

« J'ai plutôt l'habitude oui, j'adore ce genre d'ambiances. Mais ça fait un bout de temps que j'ai pas bu comme je suis en train de boire là! » chez moi, à New-York, les soirées comme celles-ci, on en faisait une ou deux par semaine avec les copains. ça nous permettait d'évacuer un peu toute cette merde qu'on nous enseignait, à l'université, et de se retrouver, parce qu'on étudiait pas tous au même endroit. j'ai toujours aimé faire la fête, que ce soit en petit comité, ou dans un club, entraîné par le son de musiques électroniques. ici, j'avais pas encore fait de gros excès, mais là, je commençais un peu à sentir la chaleur monter en moi, et j'aimais cette sensation. je décidais de rouler un joint, ça faisait longtemps. je regardais Dionysos, « tu en fumes? »

Noah avait l'air tellement à l'aise... J'étais rassuré de rester près de lui, au moins pour ma première soirée depuis longtemps. C'était une sorte de moyen de me remettre doucement dans le bain, de me changer les idées. Mais malgré tout ce qu'il faisait, ça n'allait pas me guérir pour autant. Mais c'était un début ! Quand il roula un joint, je ne pus m'empêcher de le regarder faire. Je ne savais pas trop si je devais lui avouer que je n'en avais jamais fumé de ma vie, me contentant de clopes et d'alcool quand j'allais en soirée. Mais au point ou j'en étais, je pouvais m'ouvrir à de nouveaux horizons. Non, mais si tu acceptes de partager... Au moins, je ne serai pas venu à cette soirée pour rien ! Petit sourire. Et puis je n'étais pas un parfait ignorant, je connaissais les effets. Je n'avais juste jamais testé.

« Bien sûr, que je partage. C'est mieux à deux! » je sortis tout ce qu'il fallait, et commençai à rouler. il me regardait avec intérêt, comme s'il était impressionné. à vrai dire, j'ai commencé à fumer de ces trucs bien avant d'avoir commencé à boire. ceci a engendré cela, comme on dit. encore une fois, c'était occasionnel. de temps en temps, en soirée, je ne me refuse pas à ce petit moment d'évasion et de légèreté. avec l'habitude, en deux minutes, c'était fait. je l'allumais, et commençai à fumer. même si j'étais déjà bien, tirer la-dessus me relaxa immédiatement. c'était bon. puis, je le passai à Dionysos. « Tiens, je t'en prie, vas y. »

J'aurai facilement pu penser que Noah avait fait ça toute sa vie, vu sa vitesse et l'absence de la moindre hésitation dans ses gestes. Il finit de rouler le joint, et l'alluma avant de le mettre à sa bouche et de tirer dessus. Pendant ce temps, je m'étais un peu approché, réduisant un peu la distance de "je te connais pas" à "ok, va pour la soirée". Puis j'ai tiré dessus, une fois. Deux fois. Et je le lui ai rendu, pendant que je me détendais sur le canapé. Les muscles relâchés, le verre toujours à la main, j'ai commencé à regarder les gens autour, détaillant leurs attitudes, et fixant rapidement un couple déjà bourré, étant les seuls à danser. Et j'ai ris, encore. T'aurai du commencer par ça tout à l'heure, j'aurai tout de suite dit oui !

Dionysos tira sur le joint une fois, deux fois, puis je le vis se détendre petit à petit, s'affalant sur le canapé, ce qui me fit sourire. ça changeait du Dionysos que j'avais recueilli en début de soirée ! autour de nous, l'ambiance était bonne enfant. un couple dansait, pendant que d'autres s'amusaient à des jeux d'alcool ou se racontaient des vannes pourries. moi, je planais et rigolais inutilement, la joie s'était emparée de moi. une chance que je n'aie pas l'alcool méchant, moi c'est plutôt l'inverse. dans ces cas-là, j'aime tout le monde. je jetai un coup d'oeil en direction de mon nouvel ami. « ça va toi? alors, pas si mal que ça la soirée, si? »

Comment répondre ? Non, la soirée en elle même n'était pas si mal, c'était certain... Le problème, c'était clairement moi. Mais il est vrai qu'avec plusieurs verres dans le nez et le joint en bouche, le problème semblait devenir beaucoup moins... Déprimant. J'ai souris lorsqu'il me demanda si ça allait. je crois que oui. Je me sens... quel était le mot déjà ? detendu. je n'avais plus besoin de m'inquiéter, ou de me prendre la tête. Même ma rupture me paraissait loin. Je n'avais même pas envie de frapper toutes les femmes de la soirée, par pire vengeance, c'était plutôt un bon signe ! Merci de m'avoir ramené ici, ça fait du bien un break.. je ne savais pas trop comment le remercier, mais je trouverai bien à un moment ou à un autre. ils font quoi la bas ? et en même temps, je lui montre un petit groupe formé autour de la table basse, juste en face de nous.

détendu. il se sentait détendu, et ça me faisait plaisir, car c'était pas vraiment l'état d'esprit dans lequel il était il y a quelques heures. c'est bête mais j'étais un peu fier de moi, sur le coup. il aura passé une bonne soirée, même si, finalement, dans sa tête et au fond de son cœur, ça n'allait pas tellement. il me remercia. « mais de rien, au plaisir. » il jeta un coup d'oeil vers un petit groupe formé autour de la table basse, en me demandant ce qu'ils faisaient. « je crois qu'ils jouent à un jeu. tu peux y aller, si tu veux, moi c'est pas trop mon truc. je préfère boire comme je veux, et pas qu'on me l'impose. » j'aimais bien jouer à ce genre de jeux, avant, quand j'étais à New-York. mais certaines parties sont allées trop loin, me laissant des souvenirs de mauvaises soirées passées.

Je regardais les jeunes autour de la table, cherchant la logique dans ce qui était apparemment un jeu. Quand Noah me donna la permission d'y aller, j'ai ris franchement. Je n'en avais pas envie mais d'un coup, j'avais l'impression de voir... Une sorte de tuteur, qui aide et qui dirige quand ça va pas. J'ai fais un geste de la main pour montrer que je n'en avais pas envie, me remettant en place sur le canapé. je parie juste que le mec a droite va tomber dans moins d'une minute tellement il n'a pas l'air bien.. et comme pour confirmer mes dires, il tomba alors qu'il avalait un autre verre, sous les cris des autres qui ne semblaient pas paniquer du tout. j'ai l'impression d'être un vieux quand je les regarde. Du genre qui ne va plus aux soirées parce qu'il a la flemme. je n'avais pas l'habitude de me confier mais l'alcool et le joint devaient certainement aider.

nous regardions donc ce petit groupe, et plus particulièrement un mec qui semblait avoir bien abusé sur la boisson : Dionysos plaisanta en disant qu'il allait tomber, ce qui se passa juste après. les autres autour ne paniquaient pas, au contraire, ils rigolaient. il essaya de se relever tant bien que mal, aidé par une fille qui semblait être sa copine, la pauvre! puis, tout en regardant la scène, mon nouvel ami commençai à se confier. « Tu sais, ses soirées, tout ça, ça paraît un peu cliché, cette décadence, mais finalement, on est pas obligés de tous aimer ça. Tu n'en es pas anormal pour autant. ». je me levai pour aller chercher une autre bouteille, tout en titubant, et en m'aidant des murs pour me tenir. ça commençait à pas être facile pour moi non plus! « je te ressers? »

J'ai attentivement écouté mon interlocuteur, alors qu'il me parlait de la soirée. C'est vrai que ce n'était qu'un paquet de clichés, mais ce n'était pas justement ça qui faisait que c'était bien ? Qu'il n'y avait aucune prise de tête, qu'il n'y avait pas besoin de réfléchir. En tout cas, je le voyais ainsi, mais ça m'a fait quand même du bien d'entendre que je n'étais pas forcement quelqu'un de bizarre, de différent. Et pourtant, j'ai simplement haussé les épaules, lui tendant mon verre alors qu'il proposait de nous resservir. Ce n'était pas raisonnable, mais tant pis ! Et puis ça me faisait rire de le voir ne plus marcher droit. Une fois mon verre devant lui, je lui ai lancé un grand sourire. Je te file cinq dollars si tu arrives à remplir les deux verres sans renverser.

il écouta attentivement mon récit, enfin, de ce que j'essayais de dire, car vu mon état, je ne sais pas si tout était compréhensible. j'étais désormais bien dans l'ambiance de la soirée, je nous resservais tout de même, comme si on avait pas assez bu ! Dionysos me sourit, et me lança le défi de remplir nos deux verres sans en mettre à côté. je rigolais «facile!»... mais pas si facile que ça, en fait. le premier verre, ça allait, le deuxième, ça allait moins. des grosses gouttes tombèrent sur la table. « Ok, ok, tu veux jouer ! Essaye donc de boire ça d'une traite, debout sur une seule jambe ! »

Facile ? J'avais hâte de voir ça tient... Je fixe la bouteille alors qu'ils nous sert. Hum. Le premier passe très bien, j'avoue, et j'ai un peu peur pour mes dollars. Pas le fait d'en perdre mais surtout, le fait de perdre tout court ! Mais heureusement pour moi, il renversa pour le second. Ahah ! Mais je ne fais plus le malin lorsqu'il me lance à mon tour un petit defi, qui parait également trop simple. D'accord ! Je prend le verre sur la table, et essaye de me mettre en position. Regarde et apprend ! Et je commence à boire. Je finis même le verre, d'une traite ! Ce que je n'ai pas remarqué, c'est que je suis lourdement retombé sur le canapé. Ah, et j'en ai renversé aussi, en fait. Tant pis ! Bois en deux l'un après l'autre ! Et pour l'occasion, je remplis de nouveau mon verre que je lui tend.

je ne pouvais m'empêcher de rire en le regardant s'exécuter. il réussit à boire, par contre, pour ce qui est de l'équilibre, c'était raté! il retomba sur le canapé, en renversant en même temps son verre. « Ah pour apprendre, j'ai appris oui ! Haha ! » puis les défis se suivirent, je devais à présent en boire deux, l'un après l'autre. aucune difficulté, à part la tête que je devais tirer après les avoir engloutit d'une traite... « Allez, on monte d'une difficulté, tu en bois trois, et à chaque fois que tu en a fini un, tu dois réciter l'alphabet à l'envers. » c'est déjà assez dur à faire en étant sobre !