w/oscar

Il est presque onze heures du soir quand je décide de sortir de chez moi. Derrière moi, je laisse la porte d'entrée se refermer. Quand je tourne la tête et que je lève les yeux, je vois à travers la fenêtre de sa chambre Keith. Il me regarde un peu gravement. Non, je ne resterai pas sagement allongée dans mon lit ce soir. Les parents ne m'ont jamais interdit de sortir et ce ne sera sûrement pas l'un de mes frères qui me l'empêchera. Je traine doucement là, de trottoirs en trottoirs pour progresser doucement jusqu'au chemin qui longe la plage. Sous mes pieds, le sable s'invite déjà entre mes orteils. La légère brise apporte le doux parfum marin jusqu'à mes narines. J'inspire profondément et puis sourit déjà. J'accélère, dévale une petite pente qui mène tout en bas jusqu'à la mer. Il fait bien noir mais je n'ai pas de soucis pour y voir clair. Je connais la plage dans ses moindres recoins, alors s'il m'arriverait un jour de trébucher c'est que quelque chose aurait changé. Mes cheveux dansent plus énergiquement, quelques mèches fouettent mon visage. Je me mords la lèvre inférieure, euphorique et heureuse. Alors, cette envie pressante de rejoindre la mer devient de plus en plus forte. A présent, je cours jusqu'au large - où je laisse à l'eau toute la liberté de me mouiller les pieds. J'ai balancé mes converses un peu plus loin - à côté d'un feu éteint. C'est normalement interdit mais pourtant je me l'autorise toujours. J'aime bien voir la fumée monter dans le ciel. Alors, j'ai l'impression qu'elle flirte à son tour avec le quartier lunaire. Ce soir, c'est la pleine lune - elle éclaire parfaitement en plus de ce ciel scintillant d'étoiles. Sur l'eau, le reflet des astres donnent au paysage une allure presque solennelle. C'est magique. J'aurai comme l'impression de me baigner dans un bain de lumière. Fantastique. J'enlève mon débardeur. Il tombe à mes pieds. Sur ma poitrine dénudée retombe mes cheveux longs. Je commence à faire glisser mon short le long de mes cuisses quand j'entends quelque chose craquer derrière moi. Je m'arrête donc et me retourne pour scruter la pénombre.